Bonsaï

Bonsaï signifie en traduction littérale «Paysage dans un bol». Avec des méthodes particulières de taille et de culture, les arbres se transforment en de pittoresques sculptures vertes.

19 Aug, 2021 à 10h24
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Origine

L’histoire de l’art du bonsaï remonte à plus de 2 000 ans. Il a commencé en Chine avec des paysages miniaturisés sur un plateau, s’est ensuite déplacé vers le Japon et est finalement arrivé en Europe à la fin du 19ème siècle. L’art du bonsaï ne consiste pas seulement à conserver un arbre à une petite taille grâce à une méthode de taille et de culture et à le modeler selon des exemples trouvés dans la nature, mais plutôt à mettre en harmonie la plante cultivée dans un récipient et l’arbre. C’est ainsi que le terme japonais bonsaï se compose des mots «bon» (bol) et «saï» (plante). Mais principalement au Japon, on aime aussi cultiver des bonsaïs de jardin c’est-à-dire des bonsaïs au format XXL. Les Japonais leur donnent souvent des formes inhabituelles au moyen d’une technique de taille particulière, le Niwaki.

Achat d’une plante et choix de l’emplacement

Bien entretenu, un bonsaï peut vivre plus longtemps qu’un être humain. Les conditions préalables sont toutefois une bonne qualité et un emplacement bien choisi. Si vous voulez acheter ou offrir un bonsaï, vous devez vous rendre si possible dans un magasin spécialisé dans les bonsaïs. Les petites arbres en vente dans les magasins de bricolage vivent rarement plus d’un an. Lors de la production, on les place dans une sorte de pâte à modeler supposée d’imiter la terre. Quand cette pâte est desséchée, il n’est plus possible de l’humidifier à nouveau. Les bonsaïs simples coûtent au moins 100 euros, pour une qualité moyenne, on comptera environ 500 euros et pour une qualité supérieure, vous devrez compter avec plusieurs milliers d’euros.

Erable du Japon bonsaï
L’érable du Japon (Acer palmatum) est un bonsaï feuillu particulièrement beau qui a donné naissance dans l’intervalle à environ 500 formes de culture.

En fonction de sa région naturelle d’origine, un bonsaï se prête soit à une pièce de la maison, soit à l’extérieur ou encore à une serre froide. Les bonsaïs d’intérieur sont importés. Ils proviennent des régions tropicales, par exemple du Sud de la Chine ou de Taïwan. On y cultive des espèces telles que le figuier pleureur ou le pourpier en arbre de manière naturelle en extérieur. Ces arbres tropicaux supportent l’atmosphère de l’intérieur de manière variable. Il est assez facile de réguler la luminosité et la température d’une pièce d’habitation mais on rencontre presque toujours des problèmes liés à une humidité de l’air trop basse. En été, placez les bonsaïs d’intérieur soit dans un endroit clair, à l’abri du soleil près d’une fenêtre ou à l’extérieur sur une étagère à bonsaï.

Les plantes de serre froide comme l’orme de Chine (Ulmus parviflora) viennent de régions aux hivers seulement moyennement froids. Ils peuvent être gardés toute l’année dans une pièce mais il faut absolument les placer dans un endroit frais pendant l’hiver. Si on les sort à l’extérieur en été, ils restent plus toniques et en meilleure santé car les pièces fermées n’offrent jamais aux plantes des conditions climatiques optimales. C’est pourquoi la plupart des propriétaires de bonsaïs favorisent aussi la culture à l’air libre dans des pots sur un balcon ou une terrasse ou dans des serres froides bien lumineuses. Toutes nos plantes ligneuses indigènes et de nombreux arbres japonais s’y prêtent bien.

L’hivernage des bonsaïs

Les parties supérieures d’un bonsaï d’extérieur peuvent supporter sans problème des températures de moins vingt degrés, mais à partir de températures inférieures à cinq degrés, il faut protéger les racines. Le plat doit lui aussi résister au gel. Au jardin, vous pouvez simplement enfoncer l’arbuste dans la terre, avec son plat, jusqu’au-dessus du col de la racine. Sur un balcon et une terrasse, les arbres seront placés dans des caisses en bois ou en polystyrène remplies de feuilles sèches, de paille ou de paillis d’écorce. Pour les bonsaïs aussi, la résistance au froid des racines dépend cependant de l’espèce d’arbre. L’érable du Japon (Acer palmatum) par exemple résiste aussi sans protection hivernale à des températures nettement plus basses.

Pendant les périodes de froid hivernal, veillez absolument à choisir pour le bonsaï un emplacement complètement ombragé, sinon il peut arriver que le soleil d’hiver dégèle d’un seul côté un arbre qui a gelé pendant la nuit. Cela peut entraîner des tensions trop importantes des tissus qui peuvent provoquer la mort de parties entières de l’arbre. Vous pouvez aussi faire hiverner votre bonsaï d’extérieur dans une pièce claire non chauffée, par exemple un jardin d’hiver ou une serre. Il est alors important que les températures ne dépassent jamais dix degrés Celsius, sinon la pousse des feuilles commence trop tôt.

Arrosage et fertilisation

Dans son petit plat, l’arbre miniature ne dispose que peu de place, les nutriments et l’eau sont donc vite absorbés. La fréquence et la quantité de l’arrosage de bonsaï, dépend de l’espèce d’arbre, de la température, de la saison, de l’emplacement ainsi que de la taille du bol. Par principe, la terre ne doit jamais se dessécher. Si vous vous occupez de votre chéri tous les jours, vous ne tarderez pas à le sentir. Les éleveurs de bonsaïs expérimentés peuvent même influencer la taille des feuilles par un bon dosage de l’apport d’eau. Quand un bonsaï perd ses feuilles, cela tient souvent à des erreurs de soins.

Commencez à fertiliser au printemps quand la pousse commence. Les commerces spécialisés dans les bonsaïs proposent des engrais organiques qui sont élaborés selon des recettes traditionnelles japonaises. Un nouvel engrais sera apporté par deux fois, dans chaque cas au bout de quatre semaines. Faites une pause pendant le plein été pour freiner lentement la pousse et permettre une consolidation des rameaux. La fertilisation est particulièrement importante en fin d’été et en automne car c’est maintenant que se forment les pousses pour l’année suivante. Le bonsaï sera alors renforcé et produira l’année suivante de nombreux boutons et un bourgeonnement sain.

Bonsaï Pin du Japon
Le pin blanc du Japon (Pinus parviflora) est, avec le pin des montagnes (Pinus mugo), un des pins bonsaïs préféré. Peu importe dans quel style il sera façonné: Pour obtenir des touffes d’aiguilles denses et délicates sur les branches, il faut casser chaque année en mai les pointes de bourgeons encore tendres.
Tailler et ligaturer les bonsaïs

L’art du bonsaï vise à reproduire un arbre ancien en petit format. Pour modifier le sens de pousse des branches, des rameaux ou du tronc, il faut tailler et ligaturer. Ces techniques ne peuvent être décrites qu'ici: Pour les arbres feuillus, la forme est principalement déterminée par la coupe. Le moment de la taille de base se situe généralement en dehors de la saison de croissance. Pour les arbres de nos régions avant le bourgeonnement au début du printemps. Eliminez les branches et les rameaux superflus, c’est-à-dire ceux qui se croisent, poussent vers l’extérieur ou dépareillent d’une façon quelconque l’harmonie de la pousse. Pour n’obtenir chaque année qu’une croissance limitée, on raccourcit pour les feuillus les rameaux de l’année passée à environ deux à trois yeux ou paires d’yeux. Au cours de l’été, il faudra généralement procéder à plusieurs reprises à une taille d’entretien au cours de laquelle les nouveaux rameaux qui poussent trop vite seront coupés.

Bonsaï Forêt d’érable du Japon tricorne
La plantation en groupe ou en forêt est un des cinq styles de base de la formation des bonsaïs, comme ce petit bosquet composés d’érables tricornes (Acer burgerianum)

En le ligaturant, vous pouvez donner à votre arbuste l’aspect d’un arbre ancien. Si les branches d’une plante jeune poussent vers le haut, chez un arbre ancien, elles sont plus ou moins horizontales ou sont même dirigées vers le bas. Avec un film de fer suffisamment fort, on forme d’abord le tronc de l’arbre encore jeune de manière à ce qu’il décrive un bel arc ou penche en oblique sur le côté: on trouve sur ce point dans la culture japonaise du bonsaï plusieurs formes classiques de croissance qu’il s’agit d’essayer de reproduire. Les branches latérales qui poussent trop à la verticale seront courbées vers le bas le long d’un fil de fer fixé sur le tronc. En cas de formation de bois d’un nouveau anneau de croissance, les nouvelles cellules vont stabiliser la forme définie par le fil de fer. Ce processus de stabilisation dure selon les espèces d’arbres au maximum une année entière. Mais l’accroissement en diamètre augmente aussi avec la formation d’un nouvel anneau de croissance Il faut donc retirer le corset de fil de fer suffisamment à temps pour qu’il n’enserre pas l’écorce.

Rempoter les bonsaïs.

A la différence d’une plante normale en pot, pour le rempotage, un bonsaï ne sera pas placé dans le récipient de taille immédiatement supérieure mais on crée un nouvel espace pour les racines en rabattant les racines existantes. Le bonsaï sera ensuite replacé dans le même bol avec de la terre nouvelle. Ceci stimule le développement des racines et permet la formation de nouvelles racines fines pour l’absorption de l’eau. La bonne santé du bonsaï est ainsi assurée car seules les extrémités des racines peuvent absorber l’eau et les sels nutritifs du sol et nourrir la plante.

En règle générale, on rempote tous les deux à trois ans et précisément quand la terre n’absorbe plus l’eau lors de l’arrosage. Rempotez au printemps avant l’apparition des nouveaux bourgeons car c’est le moment où les plantes ont fait le plein d’énergie mais où elles évaporent peu d’eau en raison de l’absence de feuilles. La terre courante pour plantes en pots n’est pas adaptée. On utilise pour les bonsaïs un substrat spécifique qui est finement granuleux et donc d’une structure plus stable. On trouve des terres pour bonsaïs dans le commerce spécialisé. Pour que les plantes restent stables dans leur récipient plat, les racines de bonsaïs de plus grande taille ou qui poussent à l’oblique dans une direction doivent être fixées dans le récipient. On utilise pour cela deux morceaux de fil de fer que l’on pose à gauche et à droite du tronc au-dessus de la motte de racines. On tire ensuite les extrémités de l’intérieur au travers des trous d’évacuation placés de façon appropriée au fond du bol et on les tord l’une sur l’autre sous le récipient. Les fils de fers sont enfin cachés à la surface des racines par une couche plate de substrat.

Espèces d’arbres pour la culture des bonsaïs

En théorie, toutes les plantes qui se lignifient se prêtent à devenir des bonsaïs mais tous les arbres ne résistent pas à la taille intensive. Informez-vous déjà avant l’achat pour savoir avec quelle sensibilité l’arbre souhaité réagit à une coupe répété des racines. Les conditions climatiques doivent aussi convenir à votre futur bonsaï. Les débutants feront un bon choix avec un genévrier de Chine (Juniperus chinensis) car il se laisse bien tailler et est adapté à nos conditions climatiques. Le charme (Carpinus betulus) est également considéré par les amis des bonsaïs comme la plante idéale pour commencer car elle supporte bien la taille et est robuste. En dehors de son feuillage, il est attractif par son écorce lisse et les renflements de son tronc. Les débutants qui veulent s’essayer à un autre feuillu, peuvent aussi s’intéresser à l’érable palmé, à l’érable tricorne, à l’aubépine ou au pommier japonais. En fait, tous les arbres qui ont par nature des petites feuilles et n’ont pas une trop forte croissance sont parfaits. Les espèces à grandes feuilles sont moins adaptées, comme par exemple le catalpa, le marronnier ou le noyer.

Dans la galerie suivante de photos, nous vous présentons quelques espèces d’arbres intéressantes pour la culture des bonsaïs.